samedi 3 février 2007

Bill Gates à Paris

Vu au JT jeudi soir, l’arrivée en grand appareil de Bill Gates sur le campus HEC. Joli coup médiatique pour l’école. Bien joué. A propos, où en sont ses projets ?
HEC déplore que son diplôme soit mal identifié hors de France. L’internationalisation lui impose de rentrer dans le standard LMD. Elle a donc décidé de délivrer un Master. Son cycle de 3 ans sera décomposé ainsi : la première année fera la transition après la classe prépa et constituerait une sorte de propédeutique. Les deux années suivantes correspondront au cycle du Master.
[Le projet « Ecole de la Décision » dont notre CA a eu à discuter, était à son origine entièrement appuyé sur la création du Master HEC, et il ne s’est jamais complètement éloigné de cette marque de fabrique originelle].
En outre, HEC met l’accent sur le développement des activités de recherche en son sein, et dépense beaucoup d’argent pour recruter des enseignants chercheurs confirmés ou à potentiel.
Enfin, le groupe HEC mobilise des fonds considérables pour financer sa croissance, à commencer par l’expansion de son site de Jouy : pas moins de 100 millions € lui ont été promis par la CCI sur une demi-douzaine d’années. La Fondation HEC capte également des flux significatifs, sous l’impulsion dynamique de Henri Proglio, patron de Veolia.
Quelles leçons tirer de tout cela ?
1) Que HEC a une stratégie nouvelle et offensive ; à l’image de tout le paysage universitaire, les établissements bougent, les frontières organisationnelles changent ; cela commence à ressembler à une période de fusions-acquisitions…
2) Que cette stratégie, pour être simple, n’en est pas moins astucieuse ; le « modèle » ciblé par HEC évoque celui d’une « école universitaire » et il offre beaucoup de points de ressemblance avec le projet fondateur de Dauphine ;
3) Que si HEC vise à délivrer quelque chose comme un Master de sciences des organisations et à renforcer son ancrage dans la recherche, à la manière de notre propre université, nous aurions bien tort de penser à singer l’ancien modèle des Ecoles !
4) Que si les étudiants de Dauphine sont en concurrence avec ceux des Ecoles de commerce, cela ne veut pas dire que nous devions chercher à ressembler aux concurrents, au contraire ;
5) Que si notre différence nous rend concurrentiels, et si les concurrents cherchent à s’approprier cette différence, il va falloir que nous « bougions » nos lignes pour conserver l’avantage !