mardi 30 janvier 2007

Le sujet d’examen auquel les étudiants ont échappé…

Dans un ouvrage passionnant, « Mes années Renault : entre Billancourt et le marché mondial » (Gallimard, 2007), Louis Schweitzer écrit à propos de son groupe dans les années 1980, qu’il était « trop petit, trop seul, trop français ».
Vous direz dans quelle mesure cette triple caractérisation peut s’appliquer à une université.
PS. Toutes les « copies » seront publiées sur le blog.

samedi 27 janvier 2007

1992-2002 : un bilan des recrutements par université et par discipline…

Intéressant article paru dans un numéro de la revue du Ministère « Education & formations » en 2004 (n°67). Il dresse le bilan du recrutement des enseignants-chercheurs sur 10 ans (1992-2002) par discipline et par université.
D’abord les chiffres.
Evolution du nombre de professeurs et MCF entre 1992 et 2002 en pourcentage : avec +19%, Paris-Dauphine arrive en 76ème position sur 86 universités. Une performance plutôt décevante, mais il est vrai que Paris 3, Paris 6, Paris 7 et Paris 11 sont encore plus mal placées que nous ! La malédiction de la fac parisienne ?
On peut se demander si notre classement n’est pas lié à notre « cœur de métier » et à un effet disciplinaire. Le même article nous éclaire à ce sujet. Le classement des recrutements par discipline montre que en taux de progression des recrutements nationaux, la section Sciences de Gestion réalise le 2ème meilleur taux (+120%) sur 56 sections, l’Informatique est 6ème (+90%), la Sociologie arrive 9ème (+70%) les Sciences Economiques sont 13ème (+56%), le Droit privé est 10ème (67%) et le Droit public 15ème (+54%), les Sciences politiques sont à la 17ème place (+50%), les Maths appliquées viennent en 25ème position (+37%), etc.
Ainsi, les disciplines qui mobilisent un gros volume d’heures de titulaires à Dauphine sont aussi des disciplines qui ont vu leurs effectifs enseignants augmenter fortement au niveau national.
Ensuite le commentaire.
On peut bien sûr se rassurer en constatant que nos domaines sont en pleine croissance, mais on doit aussi déplorer que cette croissance se fasse ailleurs !
Bien évidemment, la détermination des équipes de direction de Dauphine à défendre nos intérêts n’est pas en cause, on sait leur acharnement dans ce domaine. Et le palmarès des facs parisiennes est assez révélateur.
Alors, quoi ? Sans doute, la démographie parisienne nous dessert-elle. Sans doute aussi, certaine conception de l’aménagement du territoire privilégie-t-elle la dispersion des moyens, selon la technique de l’arrosage extensif… Mais ces chiffres nous interpellent sur notre propre dynamique organisationnelle : 76ème sur 86, sur une décennie entière, alors même que nos disciplines sont en forte croissance… Il faut bien admettre à la lecture de ce classement que Dauphine a été maintenu par des vents contraires en état stationnaire. Les initiatives internes et les créations de programme n’ont pas manqué, mais il n’y a pas eu d’effet significatif en volume. Bref, Dauphine a perdu en "part de marché".
Enfin, la question.
La question est simple : l’Université Paris-Dauphine est-elle condamnée à l’état stationnaire ? peut-elle retrouver une dynamique interne sans se poser la question de sa croissance ? et si cette question est posée, à quelles conditions (immobilières, matérielles, financières) la croissance est-elle viable sans compromettre la qualité des formations ?
C’est une des questions-clés pour les années à venir, dont la réponse sera déterminante pour retrouver une dynamique interne et pour gagner en crédibilité à l’égard des partenaires actuels ou futurs.

Retrouvez l’article de « Education & formations » sur le lien :
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/revue67/article5.pdf